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Cela vaut en tout cas la peine d’y réfléchir si vous disposez de panneaux photovoltaïques et que vous voulez rentabiliser l’électricité produite par votre installation.
Cependant, il y a plusieurs éléments techniques à considérer et l’investissement est encore lourd et difficile à rentabiliser à l’heure actuelle.
Stocker l’électricité produite en surplus par vos panneaux photovoltaïques pour l’utiliser plus tard, voilà une idée qui vaut la peine d’être étudiée.
Installer une batterie électrique permet de rentabiliser au maximum l’électricité produite par vos panneaux photovoltaïques. Mais cela représente un certain investissement et des contraintes techniques.
Si vous produisez votre propre électricité, la batterie vous permettra de consommer en moyenne 60% à 80% de votre propre électricité. Sans batterie, vous en tirerez seulement 30 à 50% (source : Brugel, le régulateur bruxellois pour les marchés du gaz et de l'électricité).
En termes de circuit court, on peut difficilement faire mieux ! Cependant, sachez que votre batterie domestique ne vous permettra pas de passer l’hiver sur vos réserves. Une batterie domestique sert uniquement à faire la jonction d’un jour à l’autre.
Avec une batterie domestique, vous pouvez optimiser vos besoins et achats d’électricité. En tant que producteur :
Par ailleurs, dans un éventuel système de tarification à terme capacitaire (voir plus bas), la batterie domestique permet de limiter les pics de consommation sur le réseau et donc, de bénéficier d’un tarif plus bas.
Même sans panneaux, certains constructeurs de batteries défendent l’idée que vous pouvez acheter de l’électricité sur le réseau au moment où elle est la moins chère (en tarif bihoraire par exemple) et l’utiliser plus tard. Mais ceci nécessite des compteurs intelligents et une gestion intelligente des charges/décharges. Il faut aussi que la différence entre tarifs jour et nuit soit suffisante pour générer une économie telle qu’elle finance l’achat de la batterie.
Consommer l’électricité produite localement plutôt que de la réinjecter sur le réseau permet de faciliter la gestion de l’équilibre du réseau.
À l’avenir, certains experts pensent même que les batteries domestiques ou celles de votre voiture électrique (c’est le principe du vehicle-to-grid) pourraient jouer à un rôle de tampon sur le réseau intelligent en absorbant les productions d’origine renouvelable en excès.
Si vous habitez en Wallonie, investir dans une batterie domestique tout de suite n’est pas une bonne option. En effet, le réseau de distribution joue en quelque sorte le rôle d’une « gigantesque batterie » et l’investissement de la batterie ne peut être amorti. Le système du compteur qui tourne à l’envers est cependant appelé à disparaître à l’horizon 2030. De plus, de nouveaux modes de tarification pourront faire leur apparition dans les années à venir, ce qui pourrait changer la situation et rendre la batterie amortissable.
Si vous habitez à Bruxelles ou en Flandre, ce système de compensation a déjà disparu.
De quoi se compose une batterie domestique ?
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Pour la batterie en elle-même, comptez environ 600 €/kWh. Sachant que les batteries disponibles sur le marché actuellement peuvent stocker entre 3 et 20,5 kWh (avec 5 à 6 kW de puissance), cela représente un investissement de 1 800 € à 12 000 €.
Ajoutez à cela 500 € à 1 000 € d’installation et environ 2000 € pour l’onduleur.
Le prix des batteries pourrait baisser à l’avenir… grâce au développement de la voiture électrique. En effet, les batteries dont la capacité sera tombée à 80 % pourraient être réutilisées dans nos maisons. D’après le Blackrock Investment Institute, le prix du kWh de batterie devrait tomber à 420 €/kWh en 2025.
Les batteries disponibles peuvent stocker entre 3 et 20,5 kWh avec 5 à 6 kW de puissance. À titre indicatif, la consommation moyenne d’un ménage (bruxellois composé de 4 personnes) s’élève à 9,5 kWh/jour.
Les batteries fabriquées actuellement sont garanties pour fonctionner au moins 10 ans, même avec une utilisation intensive. C'est-à-dire en les déchargeant chaque nuit de 90 % de leur énergie pour les recharger chaque jour à 100 %.
Une batterie de 3 kWh peut donc fournir au minimum 2,7 kWh pendant 3 650 jours, soit 9 855 kWh.
C’est là que le bât blesse… Reprenons l’exemple de notre batterie de 3 kWh capable de fournir au moins, sur 10 ans, un total de 9 855 kWh. Avec un coût minimal de 4 800 €, cette batterie fournit donc 1 kWh à 0,49 € soit à peu près le double du prix du réseau… du moins avant l’explosion des prix. En fonction du prix que vous payez votre électricité, le calcul est à refaire.
Notez que si vous investissez dans une batterie plus chère, mais capable de supporter un plus grand nombre de cycles charge/décharge, votre coût au kWh sera plus faible et la batterie pourra être amortie plus facilement.
La Flandre accorde depuis 2020 une prime pour l’achat d’une batterie domestique, portée à 2550 € depuis le 1/1/2021. Cette prime sera disponible jusqu’en 2024, avec un montant dégressif chaque année. Grâce à cette prime, l’investissement dans une batterie domestique peut être amorti.
Par ailleurs, vous pouvez bénéficier d’une TVA à 6 % au lieu de 21 % pour l’installation d’une batterie domestique si votre logement entre dans les conditions (plus de 10 ans).
Si vous installez panneaux photovoltaïques et batterie en même temps, un seul onduleur, de type hybride, sera nécessaire. Et les frais d’installation sont moindres, car l’installation est plus simple.
Si vous le faites en deux temps, la batterie devra être équipée de son propre onduleur bidirectionnel, car celui des panneaux n’est pas compatible. On est donc amené à un achat en double. Attention, si vous souhaitez utiliser la batterie comme alimentation de secours en cas de panne d’électricité sur le réseau, vous aurez besoin d’un onduleur de type « grid forming ».
À noter que certaines batteries domestiques sont dotées d’un onduleur intégré.
La batterie permet d’autoconsommer en moyenne 60 % de sa production photovoltaïque au lieu de 30 %. Dans un cas de figure classique, un ménage consommant 4 000 kWh/an, voici ce que cela donne :
Sans cette prime, et au prix 2021 de la batterie et de l’électricité, la batterie reste inamortissable sur une durée inférieure à celle de sa durée de service. Dans la nouvelle situation de crise, tout est à revoir en fonction de votre contrat et du tarif dont vous bénéficiez.
Si vous investissez dans une batterie plus chère, mais capable de supporter un plus grand nombre de cycles charge/décharge, votre coût au kWh sera plus faible et la batterie durera plus longtemps.
Il vaut mieux s’équiper d’une batterie la plus grosse possible. Elle ne sera proportionnellement pas plus chère, au contraire. Pour une batterie de 3 kWh, comptez environ 4 000 €. Pour un modèle de 8 kWh, 8 000 € et pour 14 kWh, 10 000 €.
Une batterie puissante augmentera significativement votre économie, car votre autoconsommation augmentera (jusqu’à 75 % au lieu de 30 %) pendant les mois ensoleillés, et la batterie se remboursera plus vite.
Les batteries domestiques pèsent jusqu’à plus de 120 kg. Elles peuvent cependant être installées dans un local de service ou suspendues discrètement au mur, car leur design les rend assez plates (une quinzaine de cm contre environ 1 m de haut).
Avec l’évolution générale des réseaux d’électricité vers un système où le consommateur participe directement à l’équilibre en adaptant sa consommation, la batterie domestique pourrait remplir un rôle important.
Le mode de tarification de l’électricité va probablement évoluer vers un système « capacitaire ». Selon ce principe, plus les pics de consommation seront importants en cours de journée, plus notre électricité sera chère. On aura donc tout intérêt à étaler au maximum l’utilisation des appareils gros consommateurs. La batterie sera utile pour autoconsommer au lieu de trop solliciter le réseau. En faisant ainsi bénéficier d’un meilleur tarif de l’électricité, la batterie engendre encore un autre poste d’économie.
Les batteries domestiques joueront probablement aussi un rôle de tampon sur le réseau intelligent ou smartgrid en régulant les flux d’énergie renouvelable.
Mais elles ne seront probablement pas seules : les batteries des voitures électriques, qui restent inutilisées en journée sur les parkings, pourraient aussi être mises à contribution. C’est ce qu’on appelle le vehicle-to-grid (véhicule-au-réseau).
La voiture électrique pourrait d’ailleurs elle aussi servir à alimenter la maison en cours de soirée, se recharger la nuit à bas prix, etc.
Tout cela demande bien entendu une gestion technique et financière de tous les instants que seul un système automatique pourra assurer.
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