La quantité d’électricité injectée (production et importation) sur le réseau électrique doit toujours être égale à la quantité d’électricité consommée. Sans quoi c’est le blackout.
Avec l’augmentation de la production renouvelable, qui peut varier fortement suivant les conditions climatiques, cet exercice est devenu beaucoup plus complexe, car les centrales classiques doivent compenser les fluctuations incessantes de la production renouvelable.
D’autant qu’il n’est pas possible de stocker l’électricité en grande quantité et sur de longues périodes de temps.
Le point d’équilibre du réseau européen, qui fonctionne en courant alternatif, se situe à une fréquence de 50 Hertz. Aux USA, la fréquence de référence est de 60 Hertz.
Les gestionnaires de réseau veillent 7 jours/7 et 24h/24 à ce que cette fréquence reste stable. Le seuil de tolérance est de 0,050 Hertz en plus ou en moins.
Si on injecte trop d’électricité sur le réseau par rapport à la quantité consommée, la fréquence électrique augmente. Vu que les centrales sont conçues pour fonctionner dans une certaine plage de fréquence, il y a un risque qu’elles se déconnectent du réseau après un certain temps.
Si on en injecte trop peu pour satisfaire la demande, la fréquence baisse. A partir de 49 Hertz, le plan de délestage automatique est activé afin d’éviter le blackout. Car si la fréquence chute trop, les centrales déclenchent les unes après les autres, jusqu’à l’effondrement complet du réseau c’est-à-dire le blackout.`
On peut momentanément réguler (à la hausse ou à la baisse) certaines centrales ou démarrer des centrales électriques de réserve. Les centrales au gaz (TGV – turbines gaz- vapeur), très réactives, jouent ici un rôle important.
Des accords sont pris avec certains clients professionnels consommateurs ou « prosomateurs » (à la fois consommateur et producteur) : en cas de risque de déséquilibre du réseau, ces clients industriels acceptent de réguler leur consommation et/ou leur production pendant un certain temps. Ils reçoivent en échange une compensation financière.
À plus long terme, les gestionnaires de réseau pourraient aussi influencer le comportement des consommateurs en modifiant les tarifs de manière à lisser les consommations. Aujourd’hui déjà, les consommateurs privés sont incités à consommer à moindre coût (tarif bihoraire) quand les industries consomment moins. Autre exemple : le système de tarif quart-horaire dissuade les consommateurs industriels d’avoir des « pointes » de consommation trop importantes.
Le développement des smart meters, les compteurs intelligents, pourrait permettre d’aller plus loin dans la mise en place de tarifs adaptés aux conditions en temps réel.
Le réseau belge étant interconnecté à un grand réseau européen, on peut également faire appel aux gestionnaires de réseaux voisins pour importer ou exporter de l’électricité.
Le délestage consiste à priver momentanément certains consommateurs d’électricité pour éviter le blackout. Cette solution n’est utilisée qu’en dernier recours.
Cette solution n’est pas encore possible à grande échelle sur le réseau. Mais, à l’avenir, des batteries de stockage géantes stockées en containers pourraient assurer ce rôle de tampon amortisseur.
Des projets de stockage visent à lisser la charge sur un cycle de 24 h, par exemple en chargeant les batteries en journée quand le photovoltaïque produit au maximum et restituer l’électricité au moment de la pointe du soir.
Un grand parc de petites batteries domestiques raccordées au réseau intelligent pourrait également jouer un rôle important. Les batteries des véhicules électriques pourraient avoir un effet similaire.
Il n’est par contre pas envisageable, avec les technologies actuelles, de stocker l’électricité en été pour la restituer en hiver.
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