Non. En Belgique, et à Bruxelles en particulier, il vaut mieux produire son électricité renouvelable avec des panneaux photovoltaïques plutôt que d’investir dans une éolienne.
Avant l’apparition massive des panneaux photovoltaïques et surtout la chute de leur prix (divisé par 3 ou 4), l’avenir des éoliennes pour les particuliers semblait prometteur, mais cet enthousiasme a été fortement tempéré depuis lors.
Les petites turbines éoliennes pour particuliers ne sont intéressantes que lorsque la force du vent est localement suffisante. Et c’est là que le bât blesse. La quantité de vent à 10-15 mètres de hauteur (la hauteur d’axe maximum autorisée pour ces éoliennes) est assez limitée en Belgique. D’où une rentabilité faible.
En Belgique, la vitesse moyenne du vent peut varier entre 6 à 7 m/s à la côte et à peine 2 à 4 m/s en Haute Belgique (source : site web de l’IRM). Ce n’est pas suffisant. En outre, la plupart des éoliennes ne produisent plus d’électricité par vent de moins de 3 m/s.
Des tests réalisés avec de petites turbines éoliennes aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont montré que la production réelle était 15 à 17 fois inférieure à la capacité maximale annoncée par les fabricants.
Pour chaque éolienne, un permis d’urbanisme est nécessaire. Et il n’est pas si simple à obtenir. La décision dépend en effet des communes et il n’existe aucune directive claire.
Par ailleurs, la proximité de l’aéroport peut compliquer l’obtention de ce permis.
De petites éoliennes à Bruxelles ?
En Région de Bruxelles-Capitale, placer des petites éoliennes à basse altitude chez les particuliers n’est pas idéal. Leur potentiel estimé est faible, en raison de la présence des bâtiments voisins, des turbulences de vent dans les zones urbaines, ce qui porte atteinte à sa qualité énergétique. La force du vent dans les villes, plus faible que dans les zones agricoles est aussi une limite.
Par contre, sur les tours élevées, la rentabilité des éoliennes de petite et moyenne capacité semble théoriquement prometteuse. C'est le résultat d'une étude de mesure du vent réalisée à divers endroits dans la Région (voir « Le potentiel de l’éolien urbain à Bruxelles » sur le site web de Bruxelles Environnement).
Par rapport aux panneaux photovoltaïques, l’éolienne permet de produire de l’électricité nuit et jour et toute l’année, même en hiver. Énergies solaire et éolienne sont donc complémentaires en théorie.
Mais dans la pratique, ce sont surtout les grandes éoliennes qui sont intéressantes. Pour les particuliers, le photovoltaïque est bien plus intéressant.
Installer des panneaux photovoltaïques a été facilité dans les trois Régions du pays par la simplification des procédures administratives. Le permis d’urbanisme n’est pas nécessaire si les panneaux sont placés en toiture.
Contrairement à l’éolienne, le panneau photovoltaïque ne nécessite pas de disposer d’un terrain dégagé autour d’un mât. Une toiture sans ombrage suffit.
Le coût d’installation des panneaux a spectaculairement baissé en peu d’années, ce qui n’est pas le cas de celui des éoliennes.
Une installation photovoltaïque peut produire pendant plus de 30 ans, sans autre entretien qu’un nettoyage ou un remplacement de l’onduleur tous les 12 ans en moyenne.
Elle ne comprend aucune pièce d’usure en mouvement ce qui n’est pas le cas d’une éolienne, où la mécanique peut s’user ou casser. Néanmoins, sauf accident, une éolienne peut fonctionner entre 20 et 25 ans.
Voir aussi : "Comment faire pour investir dans la production d'énergie verte ?"
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