Neutre en CO2, automatique, plus pratique à utiliser qu’un poêle à bois, peu polluant en particules fines, le poêle à pellets a connu un succès mérité. Mais la crise sanitaire l’a rendu moins compétitif, peut-être temporairement.
Avant d’en considérer l’achat, sachez également que se chauffer aux pellets présente quelques contraintes.
Le poêle à pellets est idéal comme appoint entre saisons. En cela il reste économique (même si le pellet est devenu plus cher que les autres énergies), car le poêle évite de relancer le chauffage central en début d’hiver et permet de l’arrêter plus tôt en fin de saison de chauffe.
Il permet aussi de soulager le fonctionnement du chauffage central en saison froide.
Si le poêle fonctionne quelques heures par jour entre octobre et avril, cela vous coûtera de 150 à 200 € par an de pellets et d’électricité, et jusqu’à 300 € pour une utilisation plus intensive. Mais le chauffage uniquement aux pellets n’est plus compétitif depuis la chute du prix des énergies liée à la crise sanitaire.
Les prix des pellets est remarquablement stable depuis une décennie, alors que toutes les autres énergies fluctuent fortement en fonction du marché.
Un sac de pellets de 15 kg acheté à l’unité en grande surface et emporté coûte à peu près 4,5 € TVAC depuis des années, soit entre 0,30 et 0,36 € par kilo. Acheté à la tonne ou à la palette de 64 à 102 sacs, il est proposé à des prix entre 0,26 à 0,30 € le kilo. Certaines entreprises livrent gratuitement.
Oubliez le papier, le bois d’allumage et les allumettes : tous les poêles à pellets s’allument électriquement. Tous les modèles ont au minimum un thermostat, donc s’éteignent et se rallument automatiquement. Certains modèles ont également des fonctions avancées : programmation, commande à distance, pilotage par smartphone/internet…
Le rendement d'un poêle à pellets de qualité peut dépasser 90 %. Donc seuls 10 % de l’énergie contenue dans les pellets sont perdus dans la cheminée. Ceci est :
Pas besoin de cheminée avec un bon « tirage » pour le poêle à pellets : les fumées sont rejetées à l’extérieur par la ventilation forcée via un tube de 80 à 120 mm, placé verticalement ou horizontalement et pouvant même comporter un coude. Le poêle s’installe donc n’importe où ou presque, contre ou à proximité d’un mur extérieur et d’une prise de courant ou sous un plafond.
Le poêle à pellets consomme soit l’air du local, soit celui de l’extérieur sur les modèles qui comportent un double tube d’évacuation et d’aspiration ou une arrivée d’air extérieur séparée.
Les poêles à pellets émettent peu de particules fines comme le montre cette comparaison des émissions moyennes de particules PM10 en grammes par gigajoules (g/GJ) :
Feu ouvert | 840 g/GJ |
Poêle à bois installé avant 2000 | 760 g/GJ |
Poêle à charbon ancien | 450 g/GJ |
Poêle à bois installé entre 2000 et 2014 | 380 g/GJ |
Poêle à charbon moderne | 240 g/GJ |
Poêle à bois installé après 2014 | 95 g/GJ |
Poêle de masse | 95 g/GJ |
Poêle à pellets | 60 g/GJ |
Chauffage au mazout | 1,9 g/GJ |
Chauffage au gaz naturel | 1,2 g/GJ |
Ceci n’est qu’une moyenne car d’après Test-Achats, certains (bons) appareils font 200 fois mieux que la norme belge actuelle et aucune émission de particules ne peut y être détectée ! D’autres font évidemment moins bien…
Les pellets sont fabriqués avec de la sciure provenant de la transformation de l’industrie du bois (meubles, palettes, bois d’œuvre, etc.).
Pour l’atmosphère, le bilan carbone d’un poêle à pellets est neutre : le carbone rejeté lors de la combustion est équivalent à celui absorbé par l’arbre durant sa croissance.
Sur le plan du charme visuel, l'aspect des flammes « soufflées » d'un poêle à pellets n'est pas comparable à celui d'un poêle à bois. Sauf sur les modèles à convection naturelle.
Il faut faire le plein de la réserve de pellets au moyen de sacs de 15 kg. On en trouve aussi de 10 kg. La manutention répétée de ces sacs n’est pas toujours facile, surtout si on n’habite pas au rez-de-chaussée. Un poêle à pellets peut contenir de 1,5 à 4 sacs.
La réserve incorporée donne une autonomie d'environ 12 heures à pleine puissance et 36 heures à un tiers de la puissance. Il faut disposer d’un peu de place pour stocker quelques sacs d’avance. Les pellets doivent être stockés dans un local sec.
Le poêle ne peut pas fonctionner sans électricité pour faire fonctionner le système d’allumage automatique, la vis d’alimentation en pellets, la ventilation et la régulation électronique.
Un bon appareil « très silencieux » ne dépasse pas 32 décibels (c’est moins qu’un frigo).
Un appareil de bas de gamme émet 49 dB, ce qui n’est pas supportable dans une pièce de séjour…
Le bruit de fonctionnement du poêle provient :
Les appareils puissants sont plus bruyants mais ceux de haut de gamme sont équipés de systèmes qui diminuent le bruit de la vis d’alimentation et de la soufflerie. Ils peuvent donc se retrouver bien classés dans le tableau ci-dessous.
Échelle subjective du bruit (dB) émis par un poêle à pellets :
32 à 36 dB | Très silencieux (poêles ventilés de faible puissance, en régime, et poêles à convection naturelle) |
40 à 42 dB | Acceptable |
44 à 46 dB | Supportable une heure |
46 à 49 dB | Supportable moins d’1 heure |
> 49 dB | Supportable très temporairement |
NB : le bruit est doublé chaque fois que le nombre de décibels augmente de 3 points.
Il faut compter entre 700 € en grande surface pour un petit modèle d’entrée de gamme en acier et plus de 8 000 € pour les modèles puissants, en fonte, céramique, et disposants de fonctionnalités avancées.
En plus de l’achat de votre poêle, il faut compter le coût de l’installation, à faire réaliser de préférence par un professionnel. Comptez de 250 à 500 €, pour un poêle et bien plus encore pour un poêle-chaudière ou pulsant l’air chaud à distance. Passer par un professionnel pour l’achat permet de bénéficier de 6 % de TVA si l’habitation répond aux conditions.
Il existe de nombreux modèles de poêles à pellets sur le marché.
Les modèles simples chauffent juste le local où ils sont placés. D’autres offrent la possibilité de pulser de l’air chaud dans un local voisin. Certains modèles sont carrément des mini-chaudières capables d’alimenter quelques radiateurs en eau chaude.
Différents looks sont proposés. Les modèles extra-plats vont jusqu’à minimum 25 cm.
Certains modèles sont équipés d’un accumulateur de chaleur en pierre ou en céramique pour un chauffage passif de plus longue durée.
Certains modèles sont convertibles et peuvent aussi accepter du bois en bûches.
Parmi les modèles récents, on trouve des poêles à convection naturelle. Ils n’ont donc pas de soufflerie, leur flamme est plus naturelle d’aspect, ils sont très silencieux, consomment moins d’électricité. Néanmoins, ils doivent idéalement être installés en position centrale et non contre un mur. Ceci afin de rayonner dans toutes les directions et mieux brasser l’air de tout le local de façon naturelle et non plus forcée.
On considère que 1 kW de puissance de chauffe est nécessaire pour 20 m³ d’espace soit environ 8 m² de surface au sol pour une hauteur sous plafond normale.
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