Et si on récupérait la chaleur produite par une usine, l’incinération des déchets ménagers ou encore les serveurs informatiques d’une entreprise locale pour chauffer des habitations et autres bâtiments dans le voisinage ? C’est le principe du réseau de chaleur, un système qui fonctionne un peu comme un chauffage central mais à l’échelle de toute une ville ou d’un quartier.
Concrètement, une chaufferie centrale chauffe de l’eau, acheminée ensuite vers chaque habitation par un réseau de canalisation isolées enterrées. L’énergie utilisée provient en priorité de sources locales :
chaleur récupérée issue de procédés industriels, de bureaux, de l’incinération des déchets, des eaux usées…
Un réseau de canalisations bien isolées et enterrées sous le sol des rues. Ce réseau apporte l’eau chaude de chauffage (ou la vapeur) dans chaque habitation.
Un échangeur de chaleur à l’entrée du réseau dans chaque habitation. Il capte la chaleur du réseau pour la transférer au réseau interne de l’habitation (radiateurs et système de production d’eau chaude sanitaire pour les bains, douches, etc.)
Un système complémentaire (solaire, pompe à chaleur, boiler…) dans chaque habitation pour produire l’eau chaude sanitaire individuellement quand le réseau de chaleur est hors service, en été.
Des points forts et des points faibles
Vaut-il mieux 200 petites chaudières placées dans 200 logements, avec 200 occasions de pannes, 200 factures à payer, 200 entretiens à faire réaliser ou une seule grosse chaudière commune avec un coût partagé ?
La question divise les spécialistes. Comme tout système le réseau de chauffage a ses avantages mais aussi ses limites.
Les points forts
Économies d’échelle : une seule installation de chauffage pour 1000 logements consomme moins de ressources et coûte moins cher au bilan final que 1000 installations individuelles. Mais le rendement est à peu près identique dans les deux cas : 86 à 87% en moyenne.
Facilité : les occupants se font livrer la chaleur à domicile tout comme l’eau, le gaz, l’électricité, la téléphonie et… les pizzas ! Et fini les soucis d’entretien et de réparation : on paie juste ce que l’on consomme.
Exploitation collective des sources de chaleur qui ne pourraient pas être utilisées individuellement car elles ne sont pas exploitables par les petites chaudières (sources thermales, chaleur volcanique, plaquettes de bois…) ou seraient perdues (chaleur produite par un procédé industriel).
Les points faibles
Risque de pertes de chaleur : si l’isolation des tuyaux enterrés est défectueuse, la chaleur est perdue dans le sol. Ce n’est pas le cas avec un chauffage central classique : si la chaleur s’échappe des tuyaux de chauffage, elle reste dans l’habitation.
Uniquement possible pour des habitations rapprochées : si les habitations sont trop dispersées et éloignées l’une de l’autre, le système ne peut pas fonctionner.
Investissement de départ important
Ça existe en Belgique ?
Oui ! Par exemple, à Bruxelles, le quartier durable Bervoets à Forest compte 239 logements et 12 ateliers et commerces raccordés à un réseau de chaleur. D’autres opportunités existent dans la capitale, car l’habitat y est dense et les sources de chaleur gratuite nombreuses (incinérateur, industries…).
Ce système est par ailleurs très développé dans certains pays. Ainsi, en Islande, 89 % des habitants ont leur habitation connectée à un réseau de chaleur alimenté par des sources chaudes à 150°C maximum.
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