On a tendance à l’oublier mais chaque recherche Internet, chaque mail envoyé ou reçu et chaque mise à jour de statut sur Facebook implique la consommation d’électricité et donc, l’émission de gaz à effet de serre !
Déjà avant l’épidémie de Covid-19, la consommation électrique d’Internet représentait autant que celle de la Grande-Bretagne ! Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) représentaient de 6 à 10% de la consommation mondiale d’électricité, soit 4% de nos émissions de gaz à effet de serre. Et ce chiffre augmente de 5 à 7% chaque année en temps normal !
Sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation d’Internet représente 3,7% des émissions mondiales, c’est-à-dire l’équivalent de tout le trafic aérien du monde. Et on s’attend (hors effet Covid-19) à ce que ce chiffre soit doublé en 2025.
Concrètement, cela représente, rien que pour Internet, 400 g de CO2 émis par habitant en moyenne chaque année.
Mais ce n’est qu’une moyenne : l’accès aux TIC est très variable d’une région du monde à l’autre. Les émissions par personne sont donc beaucoup plus importantes dans un pays industrialisé et très « connecté ». Et elles ne font qu’augmenter.
A la date du 20 octobre 2020, la Terre comportait 7.796.949.710 habitants dont 63,2% étaient utilisateurs d’Internet. Entre 2000 et 2020, le nombre d’utilisateurs d’internet a été multiplié par 6 en Europe, par 21 en Asie, par 139 en Afrique . |
Une grande entreprise informatique internationale estimait (avant le Covid-19) que l’usage d’Internet s’élèverait en 2022 à 3 650 Go de données par personne et par an aux États-Unis. Et la vidéo en ligne représente la plus grande part de ce volume de données. Cette utilisation d’internet entraînera la consommation de 54,7 kWh d’électricité et l’émission de 15,36 kg de CO2 .
Si l’on extrapole ces chiffres à la Belgique cela équivaut (pour 11,46 millions d’habitants) 176 000 tonnes de CO2. Pour Bruxelles et sa Région (1,223 millions d’habitants), ces émissions s’élèveront à 18 785 tonnes. |
À titre de comparaison, chaque Belge émet entre 12 et 16 tonnes de CO2 par an, tous usages confondus. Autant que 12 à 16 allers-retours Bruxelles-New York en avion.
Avec l’instauration du télétravail, les téléconférences et le confinement à domicile qui entraîne des loisirs plus « passifs », le volume de « data » en ligne a explosé. À tel point que certains opérateurs de téléphonie ont supprimé temporairement la limite mensuelle de téléchargement de données, par « solidarité numérique ».
On va donc devoir réviser à la hausse toutes les prévisions sur la croissance de la consommation d’énergie d’Internet citées ci-dessus.
Un e-mail d’un mégaoctet (= 1 MB) émet lors de son cycle de vie total 20 g de CO2, soit l’équivalent d’une ancienne lampe de 60 W allumée pendant 25 min.
20 e-mails par jour et par utilisateur représentent, sur une année, les émissions de CO2 de 1000 km parcourus en voiture.
Un simple serveur routeur de mails a une puissance de 10 000 watts (10 kW).
Un très gros data center frôle les 100 millions de watts (100 MW), soit un dixième de la production d’une centrale thermique. Cette importante consommation s’explique notamment par la nécessité de faire tourner les serveurs et refroidir les circuits électroniques à l’aide d’une climatisation.
Une recherche sur Internet représente 3,4 Wh (0,8 g d’équivalent CO2). Ce nombre atteint 10 g après une recherche via un moteur qui aboutit à cinq résultats.
Partant de l’estimation qu’un internaute effectue en moyenne 2,6 recherches sur Internet par jour, on peut extrapoler qu’il émet 9,9 kg d’équivalent CO2 par an.
Pour surfer sur Internet, un utilisateur lambda consomme environ 365 kWh d’électricité et 2900 litres d’eau par an. Et cela équivaut aux émissions de CO2 émises par une voiture parcourant 1400 km.
Cette consommation excessive d’électricité pour le fonctionnement d’Internet est en partie due à des problèmes structurels ou de conception.
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